SUPPLIQUE A LA DAME DU NIL....
Autant te le dire, Néfer, j’ai de mauvaises habitudes. Aller encore traîner mes savates sur l’Otresite, par exemple, n’est pas très malin. Ce qu’on peut y lire m’expose parfois à des risques d’infarctus, je l’ai constaté.
Et pourtant je sais bien que, moralement parlant, je suis de santé fragile. J’ai des crises d’indignation réactionnelle à ne plus savoir qu’en faire et, dès qu’il s’agit d’éthique, des
« tocs » redoutablement surnuméraires. C’est comme ça.
Les retournages de vestes, les fraternisations ahurissantes, les mangeoires dans tous les râteliers, j’avais fini par les considérer comme intrinsèques à l’humaine nature.
Ou encore, dit autrement, face au terrorisme communicationnel exercé sur le Club par la prise de pouvoir de tyranneaux omniprésents ( les «morts-de-faim » du tracker),j'avais compris que certains, en vertu de l’adage « charité bien ordonnée commence par soi-même » aient pu préférer ne pas se remettre en situation d’être trollés, villipendés, ostracisés.
D’ailleurs ils n’ont pas tort : mieux vaut pour le toxico garder des rapports urbains avec le dealer.
Mais là, dernièrement, après avoir lu un billet intitulé “ La honte “ ( et surtout certains commentaires) j’ai rechuté.
Le même gang qui, au bout du compte, nous a conduits à nous retrouver ici, sur une rive du Nil, sévit de nouveau.
Virtuoses des glissements sémantiques, champions de la mauvaise foi, experts en toutes disciplines, ils nous proposent un « bis repetita» d’anthologie.
L’une d’entre eux, encore plus facho que son pseudo ne l’indiquait déjà, ne propose rien moins que de soumettre l’auteure du billet en question à une bonne vieille tournante, histoire de lui apprendre ce que c’est que le viol… Humour ? Au vu de ses écrits passés, il est permis d’en douter. Et qu’en disent les féministes ? Les féministes n’en disent rien. Ou alors bottent en touche.
Quant au chef de la bande, celui qui n’en finit pas de tourner, il nous refait le coup du “ ni responsable, ni coupable “ qu’il avait déjà utilisé quand certains d’entre nous avaient plié bagage. Le commentaire qu’il adresse à l’auteure du billet est, précisément… honteux. Mais le «Shame on you ! » qu’il vocifère le laisse blanc comme neige : c’est que, vois-tu Néfer, c’est elle, l’auteure, qui le lui a inspiré. C’est elle sans doute qui s’est glissée dans son clavier et l’a obligé à taper ces mots infâmants. Même si cela illustre bien l’efficacité des méthodes lepennistes, on reste pantois ( et moi donc !) devant le caractère retors du raisonnement. Quelqu’un l’a fait remarquer ? Quelqu’un a alerté? Ben non. Tu auras compris qu’il s’agit là, sans doute, de la sacro-sainte liberté d’expression dont le sacro-saint patron moustachu du site laisse chacun user et abuser. Surtout abuser, à mon humble avis.
C’est pourquoi, Dame du Nil, je te supplie de m’aider.
S’il m’arrivait un jour d’avoir l’idée funeste de me réabonner, je t’en supplie, empêche-moi de le faire.
Je t’autorise ici même à utiliser tous les moyens que tu jugeras utiles.
Je te garderai toute mon amitié si, par exemple, tu décidais de venir subrepticement me piquer mon ordinateur. Ou si tu m’obligeais, un revolver sur la tempe, à poser ma candidature pour la présidentielle, histoire de me plonger dans d’autres addictions. Et même si, n’ayant pas réussi à me piquer mon Mac mais étant néanmoins venue subrepticement et te souvenant que dans les situations extrêmes on achève bien les chevaux, même si tu dois m’abattre, Néfer, je t’en supplie et re-supplie, ne me laisse pas – en l’état actuel des choses - commettre une aussi grosse erreur.
Tu voudras bien excuser le côté un peu confus de cette supplique, chère Néfer, mais comme je me sais capable de tout, moi aussi et comme tout le monde, je préfère m’entourer de précautions… )