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SUR UNE RIVE DU NIL.....

20 septembre 2012

Coucou les résistants et es!

C'est avec l'intention d'initier une méditation métaphysique sur l'incidence du clavier Azerty ou Qwerty ou tout clavier dont la musicalité se limite au toc-toc-toc (c'est ainsi que mon oreille perçoit le son des vibrations du mien, Azerty lui) et son rapport avec le trouble du Toc compulsif obsessionnel que,il me semble, cet outil déclenche chez pas mal de nos chers et res concitoyens et nes, et évidemment, pourquoi pas? chez moi également, qui suis la chère concitoyenne la plus proche que je me connaisse, c'est donc avec cette intention que je me suis retirée sans faire du toc-toc-toc sur les couloirs du clube que j'aimeais tant.

 

Le résultat de ma réflexion est loin d'être finie. A vrai dire, je suis clouée, perdue au milieu de plusieurs chemins possibles à prendre comme ligne de départ pour aboutir à quelque chose!

Au point que je suis arrivée même à regretter ce choix de retrait alors que la lucidité de tant d'esprits autrement éclairés avec qui j'ai pu trouver des affinités, diverses et variées et pas toujours les mêmes, m'auraient sans doute aidé dans ma recherche de compréhension du phénomène.

 

C'est pourquoi, courageuse, hier je me suis risquée, en silence, tel un fantôme, à parcourir le fameux tracker de nos fascinations...et... horreur!

C'est le TOC exponentiel!

Enfin, je sais qu'il faut faire confiance à l'humain et que l'on peut toujours faire mieux... jusqu'à la dictature totalitaire.

 

Bon, tout ça pour vous dire, si vous me lisez, que j'ai rebroussé chemin et que j'attends de jours meilleurs pour venir vous retrouver et partager de bons moments avec vous, ô espoir quand tu me tiens. 

Vous dire également que vous me manquez avec votre culture, votre humour et humeurs... aussi.

 

Pour vous tous:

http://www.youtube.com/watch?v=ilKA2XMccI0&feature=related

 

 

 

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24 juin 2011

Souvenirs de vacances

 

Comme je regrette ce temps où l’école finie, mon père attachait la caravane derrière l’Aronde Elysée et que nous partions sur les routes de France.

Quand une roulotte tirée par deux chevaux nous croisait on se saluait, entre gens du voyage, même si le notre ne durait que deux mois, nous savions que nous partagions ce gout de liberté, de découverte de nouveaux paysages, de nouveaux villages, de nouvelles personnes.

Parfois la nuit nous bloquait au milieu de rien. Silence total au coucher du soleil, quand la nature bascule du jour à la nuit, comme une marée à l’étale. Puis les animaux de la nuit sortaient, il suffisait de rester, assis, immobiles pour les rassurer, hérissons fouinant au ras du sol, chauves souris virevoltantes en chasse de moustiques.

Le lendemain nous retrouvions la civilisation, un camping au bord de l’eau d’une rivière, ou d’un océan avec d’autres campeurs. Le camping, c’était un pré, loué à un fermier du coin, avec un bloc au milieu où se trouvaient une douche, des toilettes, un point d’eau pour laver la vaisselle. Parfois un terrain de boules, ou même, luxe suprême, un filet de volley occupaient la vingtaine de campeurs, après la sieste.

Le partage des corvées de nettoyage, de l’apéro nous soudaient pour plusieurs jours, puis c’étaient les adieux, le départ vers d’autres cieux.

 

http://www.youtube.com/watch?v=EMUSI54tKto

 

 

 

18 juin 2011

SUPPLIQUE A LA DAME DU NIL....

 

Autant te le dire, Néfer, j’ai de mauvaises habitudes. Aller encore traîner mes savates sur l’Otresite, par exemple, n’est pas très malin. Ce qu’on peut y lire m’expose parfois à des risques d’infarctus, je l’ai constaté.
Et pourtant je sais bien que, moralement parlant, je suis de santé fragile. J’ai des crises d’indignation réactionnelle à ne plus savoir qu’en faire et, dès qu’il s’agit d’éthique, des
« tocs » redoutablement surnuméraires. C’est comme ça.
Les retournages de vestes, les fraternisations ahurissantes, les mangeoires dans tous les râteliers, j’avais fini par les considérer comme intrinsèques à l’humaine nature.
Ou encore, dit autrement, face au terrorisme communicationnel exercé sur le Club par la prise de pouvoir de tyranneaux omniprésents ( les «morts-de-faim » du tracker),j'avais compris que certains, en vertu de l’adage « charité bien ordonnée commence par soi-même » aient pu préférer ne pas se remettre en situation d’être trollés, villipendés, ostracisés.
D’ailleurs ils n’ont pas tort : mieux vaut pour le toxico garder des rapports urbains avec le dealer.
Mais là, dernièrement, après avoir lu un billet intitulé “ La honte “ ( et surtout certains commentaires) j’ai rechuté.
Le même gang qui, au bout du compte, nous a conduits à nous retrouver ici, sur une rive du Nil, sévit de nouveau.
Virtuoses des glissements sémantiques, champions de la mauvaise foi, experts en toutes disciplines, ils nous proposent un « bis repetita» d’anthologie.
L’une d’entre eux, encore plus facho que son pseudo ne l’indiquait déjà, ne propose rien moins que de soumettre l’auteure du billet en question à une bonne vieille tournante, histoire de lui apprendre ce que c’est que le viol… Humour ? Au vu de ses écrits passés, il est permis d’en douter. Et qu’en disent les féministes ? Les féministes n’en disent rien. Ou alors bottent en touche.
Quant au chef de la bande, celui qui n’en finit pas de tourner, il nous refait le coup du “ ni responsable, ni coupable “ qu’il avait déjà utilisé quand certains d’entre nous avaient plié bagage. Le commentaire qu’il adresse à l’auteure du billet est, précisément… honteux. Mais le «Shame on you ! » qu’il vocifère le laisse blanc comme neige : c’est que, vois-tu Néfer, c’est elle, l’auteure, qui le lui a inspiré. C’est elle sans doute qui s’est glissée dans son clavier et l’a obligé à taper ces mots infâmants. Même si cela illustre bien l’efficacité des méthodes lepennistes, on reste pantois ( et moi donc !) devant le caractère retors du raisonnement. Quelqu’un l’a fait remarquer ? Quelqu’un a alerté? Ben non. Tu auras compris qu’il s’agit là, sans doute, de la sacro-sainte liberté d’expression dont le sacro-saint patron moustachu du site laisse chacun user et abuser. Surtout abuser, à mon humble avis.
C’est pourquoi, Dame du Nil, je te supplie de m’aider.
S’il m’arrivait un jour d’avoir l’idée funeste de me réabonner, je t’en supplie, empêche-moi de le faire.
Je t’autorise ici même à utiliser tous les moyens que tu jugeras utiles.
Je te garderai toute mon amitié si, par exemple, tu décidais de venir subrepticement me piquer mon ordinateur. Ou si tu m’obligeais, un revolver sur la tempe, à poser ma candidature pour la présidentielle, histoire de me plonger dans d’autres addictions. Et même si, n’ayant pas réussi à me piquer mon Mac mais étant néanmoins venue subrepticement et te souvenant que dans les situations extrêmes on achève bien les chevaux, même si tu dois m’abattre, Néfer, je t’en supplie et re-supplie, ne me laisse pas – en l’état actuel des choses - commettre une aussi grosse erreur.
Tu voudras bien excuser le côté un peu confus de cette supplique, chère Néfer, mais comme je me sais capable de tout, moi aussi et comme tout le monde, je préfère m’entourer de précautions… )

Posté par Pointvirgule2, 17 juin 2011 à 11:33
13 juin 2011

Référendum en Italie : non, non et non.

Bien avant le Monde,

Bien avant Médiapart,

Bien avant Modes et Travaux,

Bien avant le Midol,

Je vous livre un scoop qui vient de m'être communiqué par mes agents infiltrés en Italie :

Les Italiens ont référendumé, et ils ont dit NON !

NON pour l'immunité pénale de Berlusconi (In your face il Cavaliere !),

NON pour la privatisation de l'eau (Plouf ! Le néo-libéralisme boit la tasse !)

NON pour le nucléaire ! (Puisque ça fait deux fois que les Italiens te le disent Berlulu !!!)

Sylvio t'es foutu, fini, laminé. Ceux et celles que tu prends pour des cons et des veaux au QI bas de plafond sont allés aux urnes, une mobilisation extra-forte genre super-glu, les jeunes devant !

Et ils ont dit NON.

C'est simple : NON.

Peuple italien, je t'aime !

Peuple espagnol de la Puerta del Sol, je suis avec toi,

Peuples du Maghreb, je vous admire...

Peuple de l'hexagone, debout !

Il est grand temps.

 

Néfertari.

 

puerta des sol

 

31 mai 2011

DIALOGUE ENTRE ELLE ET LUI....

Notre ami Renarblanc (ex abonné de Médiapart) a écrit un livre qui vient d'être publié, "DIALOGUE ENTRE ELLE ET LUI".

 

Dialogue

(La couverture de ce livre est une peinture de l'auteur)

 

" Dialogue entre elle et lui

Gérard Netter

Elle, l’aime encore mais s’est lassée du « trop peu »…

Lui, l’aime toujours et n’a rien vu venir…

De là naît un dialogue d’amour, d’échanges, d’explications, de justifications, mais surtout de déclarations passionnées entre deux amants éternels dont la séparation, pour inéluctable, n’en est pas moins superficielle, géographique et temporelle.

Plus puissantes que les reproches, les secrets, les malentendus et le regret – de ce qui n’a pas été, de ce qui aurait dû ou pu être –, la beauté du souvenir et la force du lien s’imposent.

Cette conversation – et les poèmes qui lui succèdent – est pétrie de poésie. S’abreuvant à celle de Baudelaire, Char, Prévert, Barbara, Brel, Brassens, Moustaki, Gainsbourg et Reggiani, qui ont écrit et chanté les liens du cœur et des corps, la poésie de Gérard Netter, et des amants, est sans cesse inventive, tour à tour romantique et érotique.

À la difficulté du choix, au renoncement au peu pour préférer le rien, à la brutalité de la séparation, à la douleur du manque, les jeux de mots, allitérations et assonances en cascade, tricotent avec humour en vers (laine, dirait peut-être l’auteur…) la passion, la connivence, le plaisir et le désir.

Une correspondance amoureuse touchante sur le fond et jubilatoire dans la forme."

 

Pour ceux et celles ayant la chance de correspondre par messages avec Renarblanc (Moi !), nul étonnement devant la maestria d'icelui à jouer avec les mots, à les caresser, à les marier entre eux, à jouer avec leur consonnance.... Un artiste du verbe le goupil ! Et moi, j'adore ça !

J'ai plongé dans le recueil, lu et relu.... Un magnifique voyage dans l'univers somptueux mais souvent impitoyable de ce qui, finalement, fait tourner le monde : l'amour. (Et l'amour, j'adore ça encore plus !)

L'amour sous toutes ses formes, dans tous les sens, puissant, profond, charnel, mais aussi parfois léger, riant, jouissif,

L'amour qui peut aussi bien construire que tuer, nous faire grandir ou nous laisser moribond.

Espoir et désespoir, symbiose et affrontement, Lou et Jo vivent leur amour et leur rupture par messages envoyés ou imaginés, et par poèmes emplis de passion.

Elle, l’aime encore mais s’est lassée du « trop peu »…

Lui, l’aime toujours et n’a rien vu venir…

 

Extraits :

 

"Et quand une dernière étoile

Allumera des reflets

Sur les parois du matin,

 

Je te chuchoterai

Dans la langue des amants

 

Que rien, jamais rien, tu entends,

n'eut, n'a, n'aura

L'épaisseur ni l'accueil

De tes lèvres qui s'ouvrent.... "


 

 

"Tu tintin'à bulle mon luth de ta soie si gourmande

Et moi, je bine ton tulle en lutinant ta lune,

Tu t'fais pâture sous mes patines

J'te fais des furs et à mesure

Je démesure dans la brisure

Tu tout'allure tant tu es mûre,

Je râlentis, je fais césure,

Tu râles alors tant me désires

Et tu m'avales à lave en ture,

Me lav'avide mes deux ventures,

Pleines à sature de lav'à bulles,

Je te régale de mon bidule

Je te phalle et t'hulules,

Et je rafale et tu rafulles

De mon eau pâle, de ma biture....

Samedi, ma zouLouve grand miellinium,

Ravis au lit d'eau piaum,

On f'ra la nique à tous les cafards naüm.... "

 

 

Un régal ce livre....

 

Pour vous le procurer, cliquez ici :

http://www.jetsdencre.fr/

 

 

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18 mai 2011

Carla s'est fait violer par DSK ????

Et elle garde l'enfant ? Mais qu'est-ce qu'elle faisait dans une chambre d'hôtel de Manhattan hein ? Et Nicolas, il était où Nicolas ? Au washing room du palace en train de laver le linge sale de l'UMP ?

Je n'y comprends plus rien. Faut dire que je suis un peu hors course là, préférant me vautrer dans la futilité et les choses de peu d'importance que de suivre les turpitudes des grands de ce monde.

Ce en quoi j'ai tort, je sais. Je ferais mieux de me réabonner à l'otresite et de poser un 32ème billet sur l'Affaire. Au moins, je serais dans l'mouv'!

Oui mais non, je ne peux pas. Et tout ça à cause de Chantal. Parce que Chantal, dans le genre futile et légère, elle se pose là. Une terroriste de la pensée profonde cette fille. Elle vous détourne des choses sérieuses et importantes aussi sûrement que certains détournent un avion de la Panam. Et elle m'a détournée, je l'avoue.

Mais aussi, quand une petite voix inconnue vous murmure au téléphone un matin à 9 heures: Bonjour, je m'appelle Chantal.... J'ai du mal à parler, ne raccrochez pas.... Sclérose en plaque.... Depuis 32 ans.... Mon auxiliaire de vie m'a lâchée sans prévenir hier.... Passé la nuit dans mon fauteuil roulant, et dans mon pipi... et sûrement pire... (petit rire du désespoir).... Vous pourriez m'envoyer quelqu'un ?

Bon c'est vrai, ce n'est pas aussi classieux qu'une tentative de viol du patron du FMI sur une femme de chambre, mais avouez que c'est plus drôle non ? Non ? Ah bon.

Nan, mais en fait, je n'ai pas rigolé non plus. J'ai sauté dans ma voiture, rammassé une de mes employées chez un vieux cochon à moitié grabataire qui lui met la main aux fesses quand il peut (non il s'appelle pas DSK, pourquoi ? Raymond qu'il s'appelle) et on a filé chez Chantal.

Et c'est là que tout a commencé. La futilité j'veux dire. Parce que la Chantal, non contente d'être paralysée total et de baigner dans son pipi (et pire mais je vous passe les détails), de souffrir le martyre dans tout son petit corps dodu, nous a accueillies avec un sourire de la morkitue ! Un sourire plein de soleil, et de larmes aussi.

Depuis, je m'en occupe sept jours sur sept, trois fois par jour, sur des tâches très futiles bien sûr : change, toilette, soins des escarres, habillage, déshabillage, transfert du lit au fauteuil et du fauteuil au lit, prise de médocs, praparation de repas..... Je me suis collée à tout cela tout simplement parce que je suis la seule de ma bande d'auxiliaires de vie géniales à réussir à soulever Chantal, à la déplacer de quelques centimètres pour lui éviter des souffrances intolérables. 70 kilos inertes, ce n'est pas rien à manipuler, il faut un dos solide et des p'tit bras musclés. J'ai.

Mais en fait, ce n'est pas ça le plus important. Heu... pardon, le plus futile j'veux dire (excusez-moi, un moment d'égarement)  La grosse rigolade, c'est quez Chantal ne pourra pas me payer. L'allocation handicapé que lui octroie généreuserment notre gouvernement si humain, si proche de ses concitoyens les plus démunis, ne couvre en gros qu'une heure d'intervention par semaine. Alors qu'il faut 3 ou 4 heures par jour. Hilarant non ?

Une dame très importante (et surtout très intelligente, qui a fait plein d'études et qui passe son temps le cul dans un beau fauteuil en cuir au conseil général) qui gère ces allocations, qui décide du montant, si la personne le mérite, tout ça... m'a dit au téléphone : Mais Madame M. est autonome ! Elle va partout avec son fauteuil !

 

Pendant que je cherche le fusil de chasse de mon arrière-grand père et les chevrotines qui vont bien avec, et l'adresse du conseil général, quelqu'un peut me dire si DSK a bien violé Carla ? Non mais parce que quand même, passons aux choses sérieuses !

 

Néfer.

21 avril 2011

Pardons et Châtiments : les jurys populaires

 

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Le débat sur leur légitimité revient en force avec le projet d’association de jurés-citoyens aux tribunaux correctionnels. On imagine bien que vouloir l’extension du domaine d’exercice des non-professionnels relève de considérations pas toutes vertueuses. Les manipulations politiques du pouvoir en place ouvrent, et c’est heureux, matière à contestation sur les principes.

Pour ce qui est du fond, c'est-à-dire la pertinence de l’intervention dans l’action de la justice, de juges non-professionnels,  on peut utilement se reporter à une intéressante étude* qui avait été menée dans les années 90 par notre regretté « humaro », Louis GRUEL, disparu à Noël 2009, qui fut Maître de conférences à Rennes-2 et chercheur au CNRS.

Je remercie Nefertari (Judith) de m’avoir confié son exemplaire de l’ouvrage, désormais difficilement disponible (sauf à la bibliothèque de Rennes-2  et à la Faculté ParisV-Descartes).

Avec « Pardons et Châtiments, les jurés français face aux violences criminelles », Louis GRUEL se fixait comme objectif « d’apporter un éclairage sur la manière dont jugent les jurés, non sur la justice ou la justesse de leurs jugements. On n’y trouvera donc pas de suggestion normative. »

Et de fait, il s’agissait de décortiquer tout ce qui pouvait constituer la spécificité de leur intervention dans la sphère pénale, en fonction d’un système de valeurs évoluant dans le temps et dans l’espace au cours des deux siècles de données passées au crible.

Première surprise, les idées reçues font long feu.  La notion de jurés passivement manipulés par des professionnels prenant l’ascendant ne tient pas devant les stratégies déployées pour s’opposer aux inévitables tentatives de main-mise. Ainsi l’utilisation de l’acquittement, de manière déroutante, lorsqu’il s’avérait que les peines encourues par les justiciables ne pouvaient être correctement nuancées en fonction de circonstances particulières. La « correctionnalisation » en retour des affaires d’Assises, afin de garantir une punition qui aurait été esquivée dans le premier cas de qualification, ne fut pas le moindre des paradoxes.

 Sans nier l’impact émotionnel des aléas des audiences, l’auteur met en évidence que la manière dont les jurés populaires rendent la justice tient pour l’essentiel aux liens entre l’homme et la société, « à la conception même de ce qu’est socialement un homme ». Il reconnaît que leur intervention a progressivement permis, s’éloignant des verdicts couperets de l’Ancien Régime, de prendre en compte ce qu’il y a d’unique dans une destinée.

 L’indifférenciation des délibérations forcément collectives empêche toutefois de présenter de manière « scientifique » ce qui, dans le délibéré,  relève des magistrats et ce qui relève des jurés. 

 Soit l’on fait comme si le rendu était celui des jurés en faisant semblant de considérer que  les interactions sont de niveau égal. Soit on considère les remarques marginales des professionnels comme significatives (et beaucoup sont très disqualifiantes pour les profanes). Soit encore on collecte des informations sur les jurés (profession, sexe, âge…) en postulant que cela influe notablement sur leurs convictions.

 Ou bien on utilise en les « projetant » les données datant de l’époque où les collèges étaient distincts (de la Révolution à la Seconde guerre mondiale). Difficile et hasardeux.

 Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est « Vichy » qui plaça les profanes sous tutelle des professionnels. L’autonomie ne concernait toutefois que les faits et non l’éventail des peines requises, d’initiative des magistrats.

 Quoi qu’il en soit, cet ouvrage en quatre parties propose un ensemble de thèmes de réflexion qui peuvent alimenter les débats en cours. Il introduit des repères historiques et analyse les bouleversements successifs de la procédure pénale sous l’influence des « acquittements scandaleux ». Il est donc clairement question de l’importance de l’action des jurys populaires sur l’évolution de la manière de rendre la justice. La IIIe République, qui fut la période où ils bénéficiaient de la plus grande autonomie, fait l’objet d’un décryptage particulier car c’est alors que l’on peut le mieux dissocier les influences relatives des uns et des autres.

 Plus nombreux sous la Ve République, mais privés d’autonomie, les jurés n’en sont pas moins les « fausses notes » qui tendent à perturber  le rendu d’une justice théorique, en référence à un système de valeurs qui considère d’abord les personnes en tant que telles. Ce que Louis GRUEL nomme les « perturbations profanes ».

 Alors des jurys populaires plus répressifs ? Moins répressifs ? Gardiens d’un ordre et lequel ? C’est tout le questionnement de ce décryptage patient. Mais gardons en mémoire sa conclusion : « Face aux experts en gestion de l’homme par l’homme, aux instances juridico-politiques et médico-psychologiques, les jurés se posent en garants du lien social et d’une certaine image de l’homme. Dire qu’ils définissent les accusés et les victimes comme des « personnes », c’est souligner qu’ils leur assignent une épaisseur et une valeur irréductibles aux singularités biographiques comme à l’universalité du citoyen. »

 Qu’en sera-t-il de ce questionnement appliqué aux instances correctionnelles ? La quantité, la rapidité, la fébrilité des délibérés, rendus forcément dans l’urgence, sans maîtrise suffisante des éléments des dossiers risquent d’étouffer toute démarche d’exemplarité. Et de multiplier les invalidations de procédures. Si l’on considère que la machine répressive prend à toute allure des décisions quelquefois ahurissantes, faute de moyens de fonctionnement, on imagine difficilement comment les profanes vont pouvoir s’insérer dans ces dispositifs.

 Donner du temps à la justice. L’Etat en a-t-il la volonté et les moyens ? Et si déjà elle était la même pour tous…

 *Louis Gruel « Pardons et Châtiments, les jurés français face aux violences criminelles », collection Essais et Recherches Nathan,  1991.

18 avril 2011

Avia, indonésienne, mariée, enceinte et expulsable

PETITION : Non à l'expulsion d'Avia, mariée à un français et enceinte d'un enfant français

Avia, indonésienne, et Benjamin, français, vivent une relation amoureuse depuis février 2009 et se sont mariés le 21 juin 2010 en Indonésie. Depuis plusieurs années, Benjamin partage son temps entre l'Indonésie et la France où il travaille les hivers. En novembre 2010, Benjamin rentre donc en France. Avia le rejoint le mois suivant munie d'un visa de court séjour.

Peu de temps après son arrivée, Avia tombe enceinte. Souhaitant vivre sa grossesse et accoucher en présence de son époux, elle dépose une demande de titre de séjour auprès de la préfecture de Savoie. Mais le 8 mars 2011, le Préfet rejette cette demande et prononce à son encontre une obligation de quitter le territoire français dans le délai d'un mois. Motif : son visa touristique ne lui permet pas de demander un titre de séjour et son éloignement de France ne porterait pas atteinte à sa vie privée et familiale ! Avia s'attend donc à être expulsée de force par l'administration dans les prochaines semaines.

Nous, signataires de la pétition, nous indignons de ce que l'administration française décide froidement de prononcer l'expulsion d'une ressortissante étrangère mariée à un Français et enceinte d'un enfant français au mépris le plus évident du droit au respect de la vie familiale garanti par la Convention européenne des droits de l'homme.

Nous nous associons aux Amoureux au ban public pour exiger le retrait de l'obligation de quitter le territoire français et la régularisation d'Avia afin de lui permettre vivre sereinement les derniers mois de grossesse auprès de Benjamin.

Pour signer, allez sur :  http://amoureuxauban.net/petitions/?petition=37

17 avril 2011

Rencontres de l'identité républicaine

Pour information

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Des personnalités de la société civile, réunies autour de dirigeants de partis politiques et de responsables associatifs ont échangé samedi 16 avril à la Maison de la Chimie (Paris) autour du thème de l'identité républicaine.  Ceci en réponse à la piteuse tentative d'accaparement du questionnement sur le vivre ensemble,  opérée par Nicolas Sarkozy qui entendait placer le curseur au niveau le plus bas, dans le but manifeste de cliver encore et encore. Diviser pour mieux abuser.

 L'invitation avait été lancée par Jean-Michel Baylet à toute les composantes de la gauche, à leurs soutiens,  et  aux républicains refusant de se  reconnaître dans la conception étriquée et réductrice de l'identité nationale, censée définir qui est, ou n'est pas, "ayant-droit" dans l'Hexagone. Ont participé aux débats : Arnaud Montebourg, François Hollande, Jean-Louis Borloo, Jean-Marie Bockel, Corinne Lepage, Roger-Gérard Schwartzenberg.

 Madame Simone Veil a assisté à la dernière des quatre "tables rondes" mettant en débats tous les éléments du pacte républicain, malmené, menacé par ceux qui font au sommet de l'Etat mine de le défendre.

 Le document ayant servi de support aux débats est disponible ici :  http://www.planeteradicale.org/IMG/pdf/Qu_est_ce_que_l_identite_republicaine.pdf

 

 -Identité et Universalité : la conception française de la nationalité,  animé par R-G. Schwartzenberg, J.M. Quillardet (fondateur avec Antoine Sfeir en novembre 2008 l'Observatoire international de la laïcité), Sihem Habchi (Présidente de NPNS), Gérard Delfau (universitaire et ancien sénateur)

 

-Mémoire et Patrimoine : le grand récit collectif jamais achevé, animé par Joëlle Dussau (historienne), Rokhaya Diallo (militante associative des Indivisibles, journaliste), David Gozlan (Fédération Nationale de la Libre Pensée), Jean Baubérot (historien et sociologue, Président d'honneur de l'EHESS)

 -Immigration et multiculturalisme : le refus des communautarismes, animé par Richard Michel (journaliste, PDG de la Chaîne parlementaire) , Hanifa Chérifi (Haut conseil à l'intégration, médiatrice à l'Education Nationale), Bernard Tepper (UFAL, ResPublica), Gilles Casanova (Gauche Moderne)

 -La devise républicaine : le principe central de la laïcité, animé par Richard Michel, Françoise Laborde (sénatrice), Marie-Françoise Bechtel (conseiller d'état), Axel Kahn (généticien, président de Paris V-Descartes)

  Devant un public nombreux et attentif, des débats de très haute tenue qui ont permis, aux intervenants des différentes sensibilités républicaines ayant répondu à l'invitation, de faire un état de lieux, sans concessions, mais sans surenchère. Tous ont souligné le sérieux du document de travail disponible en lien.

 Ils ont dit (ordre chronologique de prise de parole) :

François Hollande : Le président de la République finissant, Nicolas Sarkozy a obscurci les débats. La laïcité est le principe unificateur de la République qui a une histoire mais surtout un avenir. On entend en boucle "ce sera plus dur pour ceux d'après" comme s'il y avait eu un âge d'or et comme si la mission de chaque génération n'était pas de transmettre plus et mieux, comme s'il n'y avait plus d'espoir de progrès.

 Arnaud Montebourg : Trois guerres sur les bras, chômage endémique, dette abyssale, menottés par les établissements financiers qui contraignent les citoyens quand le tout sécuritaire entend les surveiller, les classes moyennes et populaires sommées de payer les factures... La gauche doit unir ses forces. Sommes-nous capables en 2012 d'écrire un nouveau cycle politique ?

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Identité et Universalité

Roger-Gérard Schwartzenberg : Jean Moulin ne se battait pas pour le sol mais pour un bloc de valeurs opposé à un blog de contre-valeurs fausses. L'identité selon Barrès (venue du sol, de la tradition tradition, de la province, nationaliste, close, repliée) dont Maurras put compléter le portrait en qualifiant de "divine surprise" la chute de la IIIe République. Opposée à l'identité selon Jaurès (ouverte, exempte de toute xénophobie). Et de citer Montesquieu qui, ayant à choisir entre proposer ou pas une idée au "prince" se demandait d'abord si elle était bonne uniquement pour le pays ou bonne pour le monde, "car je suis homme avant que d'être français"). Et Lennon "Imagine", tout y est. "You may say I'm a dreamer" ? Et Hugo répond : "L'utopie, c'est la vérité de demain".

 Sihem Chibani : (citoyenne de papier,  selon lepen ! ) Nous devons nous accrocher à la laïcité comme à une bouée de sauvetage. Elle est l'espace d'interaction sociale qui nous permet de sortir de nos "statuts". Femme, militante, musulmane, mais citoyenne avant tout. Les identités ? On sait qu'elles peuvent être meurtrières. Depuis 1980, la République n'est pas en panne mais les politiques publiques ont été un échec à cause des bornes d'empêchement placées par les fachos, qu'ils soient blancs ou verts. Je vous en supplie, ne lâchez rien ! Battez-vous, arguments contre arguments ! 

 J.M. Quillardet : L'extrême-droite xénophobe ne prône pas la laïcité mais la catholicité, oubliant au passage que les "racines" chrétiennes sont d'abord grecques, romaines... Guéant ? On le disait bon préfet, il aurait dû le rester... La fraternité commence quand nous sortons de la fratrie... Le cosmopolitisme (terme tant décrié par les fascistes du début du XXe siècle) des idées est le fondement de la République.

 Gérard Delfau : La République laïque assure la liberté de conscience. Depuis 1905. L'égalité de traitement de tous les citoyens et de toutes les CITOYENNES. Et Sarkozy par ses calculs est coupable au regard de l'Histoire. Car il n'y a pas 36 000 problèmes urgents à régler. Il y a 7 à 800 quartiers en souffrance pour lesquels la nation doit faire un effort considérable et qui prendra au moins deux mandatures... L'important n'est pas la diversité des horizons des débatteurs mais la longue marche vers la justice sociale. Tous les républicains doivent être mobilisés... Le printemps des peuples arabes est la preuve que les valeurs qui ont fondé la République française sont les valeurs qui rassemblent l'humanité.   (G. Delfau publie en mai un "Dictionnaire de la laïcité" chez Armand Colin)

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 Mémoire et Patrimoine

 A la droite "alzheimer", on rappelle que la France est le pays européen qui possède le plus grand nombre de noms patronymiques. Donc la plus grande diversité d'origines.

  Jean Baubérot  Deux impensés chez NS : il ne comprend pas pourquoi au pays de la "chrétienté positive" (qu'il appelle "laïcité positive")  il a fallu inventer la laïcité (tout court) ni pourquoi elle est précieuse. Il demande à l'islam de s'associer à un passé idyllique qui n'a jamais existé. La laïcité est le socle de la neutralité arbitrale de l'Etat. Entre la diversité culturelle, ouverte, et l'unicité républicaine, fermée, elle est le ciment. Ce texte m'a appris des choses sur le plan des formules claires qui synthétisent. La notion de tension entre le récit mythique et l'histoire "scientifique"  montre que l'historien n'est pas infaillible et qu'il peut être bousculé par le militant. Et d'évoquer la controverse Nora-Taubira sur la construction de l'histoire. Nora ne prenait pas en compte la pluralité DES histoires de France. Seule perspective républicaine : une démarche d'import-export entre les histoires des nations.

 Rokhaya Diallo   bi-nationale, ce qui ne veut pas dire moitié nationale d'un côté et de l'autre, mais entièrement citoyenne des deux côtés ! Militer contre le racisme en utilisant l'humour et le second degré n'est pas facile. Mais je m'y suis engagée quand j'ai constaté que malgré mon parcours, et je ne suis pas la seule, rien d'autre que ma couleur de peau ne me situait aux yeux de mes interlocuteurs. Elle me désignait automatiquement comme "exogène"...  La révolte des banlieues était révolutionnaire, bel et bien. C'était une révolte des pauvres et non une révolte des communautarismes... Crispation communautariste ? A l'Assemblée Nationale, 82% d'hommes ! J'ai 34 ans, mes parents sont nés "indigènes". Ce n'est pas si lointain. Je pourrais dire "nos ancêtres les neg'marron"... Libération des peuples ? Alors il faut dire en histoire que Dien-Bien-Phu était une victoire !

David Gozlan La laïcité n'a pas besoin d'adjectifs. On désigne l'étranger comme l'ennemi sauf que l'on oublie "Si tu est différent de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis. (StExupéry). La loi de 1905 est une loi de neutralité et de concorde civile, une loi moderne et d'avenir. Les pourfendeurs disent "c'est une vieille loi"... Et alors ? La République aussi est "vieille". 1789 c'est vieux ! Il est utile parfois de s'en rapporter aux faits : le fameux "In God we trust" du dollar américain date de... 1953. Il était absent des textes fondateurs qui refusaient toute police des consciences... Tâche urgente pour un nouveau cycle politique : abolition du concordat d'Alsace-Moselle et nettoyage de toutes les lois encore issues de Vichy.... Jeanne d'Arc ? Le mythe fusionnait toutes les ligues fascistes dans les années 30, oubliant un peu vite que ceux qui l'avaient envoyée au bûcher étaient des monarchistes, royalistes, et des curés !

 Corinne Lepage La devise de la République doit retrouver un sens. L'égalité ? Elle est surtout définie par les inégalités prégnantes (école, logement, travail, santé...) La laïcité est le quatrième terme, le plus fort, de l'identité républicaine... Imaginons la démocratie planétaire : pourquoi ne parle-t-on jamais de république planétaire ? Piste enthousiasmante pour un refus de la progression des inégalités comme facteur de "progrès" économique !

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 J.-L. Borloo  Document abouti, fondateur, qui devrait trouver un large espace de publication. Replacer la République au-dessus de tout est plus vital que tout. On entend bien que si la question de l'identité nationale est posée, c'est que la République n'y est plus, ne va plus de soi. Il y a un mouvement général sur la question des identités dans toute l'Europe. Le nomadisme dû à la globalisation amène les peuples à se raccrocher à des branches connues, à des solidarités dites naturelles. Et c'est à qui sera plus basque, ou alsacien, ou breton. Les vieilles communautés d'affect et d'intérêt. On se regroupe en tribus quand on n'a plus le sentiment d'être des citoyens. Et l'on assiste au morcellement social, au délitement, à la division, à la dénonciation. On passe de l'indifférence à la haine. (citation d'Amin Maalouf et de ses "Identités meurtrières") La République n'a pas à imposer d'assignation à résidence identitaire.

16 avril 2011

AINSI PARLA NEFERJUJUTHOUSTRA....

Salut tout l'monde,

Terrassée par une crève ignominieuse et très résistante (Viksvaporub nous voilà !), je n'ai pas tout suivi en live ce qu'il s'est passé sur le billet du dessous et ses commentaires.

Je suis donc allée lire cela de plus près, me crâmant le dernier neurone encore à peu près en état. (Si c'est pas du sacrifice ça !!!)

Bon, y a du rififi entre Z'arno et Chère Mum. Je ne m'exprimerai pas sur le contenu, pas assez claire ni fûtée pour ça. Mais juste envie de dire que....

Chère Mum, je l'aime et je la respecte. Elle a toujours été à mes côtés dans mes pérégrinations médiapartiennes, s'est mouillée pour me défendre et à été là dans la vraie vie quand je vacillais. Et je suis drôlement contente de la lire ici. Elle a fait ce qu'il lui paraissait bon de faire. Alors je respecte. C'est une militante incroyable, une guerrière. J'aimerais lui ressembler un jour. Y a du boulot !

Z'arno, c'est mon "frère", mon frangin mon poteau qui m'tient chaud. Insolent, excessif, génial.... Lui aussi m'a tenue à bout de bras, et pas qu'une fois. J'aime son expression, sa réflexion, même s'il va loin, et surtout s'il va loin. Ici, il écrira ce qu'il voudra. Comme moi j'écrivais ce que je voulais sur son blog il y a quelques années. (Pétard ! On n'y allait pas avec le dos de la cuiller !)

 

Je ne peux pas vous forcer à tous vous entendre. Et puis, on n'est pas obligé de s'entendre avec tout le monde. J'ai voulu ce blog pour permettre justement à ceux qui le désirent de pouvoir écrire impolitiquement correct. Z'arno est de ceux-là. En cela il est précieux.

Mum nous pose des barrières. En cela elle est précieuse.

Je sais, ma façon de voir les choses est nulle parce qu'elle est affective. Mais je ne peux fonctionner que comme cela. Surtout avec ces deux pedzouilles. (sourire d'une tendresse infinie)

Bon, je retourne à mes fumigations.

Rock'n roll for ever et mort aux cons ! Parce que finalement, c'est peut-être ça le plus important.

 

Néfer.

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SUR UNE RIVE DU NIL.....
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